Le blog des drogu�s heureux

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Le blog des drogu?s heureux

Provocation ou profession de foi  ? C’est aussi une référence au livre publié en 1977 par le Docteur Olievenstein «  Il n’y a pas de drogués heureux  ».

Logo d’ASUD

Le pape du soin aux toxicomanes a traumatisé bien des usagers de drogues et leur entourage. La société française s’est ainsi façonné une image du drogué amoral, ordalique et lamentable.

Les membres d’ASUD (AutoSupport des Usagers de Drogues) ne partagent pas cette vision misérabiliste. Contre l’image du toxico assisté et criminel, nous plaidons pour un usager citoyen, intégré et responsable.

Certains affirmeront qu’il est impossible d’être heureux en consommant des drogues. Alors pourquoi existet-il tant de millions d’usagers au travers des âges  ? Les drogues ne rencontreraient pas un tel succès si elles n’apportaient pas de plaisir, de socialisation, d’apaisement de l’angoisse ou de la douleur physique et morale.

D’autres certifieront que la lune de miel avec les produits se termine toujours par la dépendance et la déchéance. Alors pourquoi sur les 250 millions de consommateurs de stupéfiants recensés dans le monde, l’Organisation des Nations unies (page 13 du rapport 2011 [PDF] de la Global Commission On Drug Policy) estime-t-elle que moins de 10% peuvent être classés comme dépendants ou « consommateurs problématiques de stupéfiants » ?

La réalité de l’usage de drogues fluctue autour de trois stades  : l’usage, l’abus et la dépendance. Comment réguler sa consommation pour rester dans la modération  ? Comment limiter les risques et les dommages en cas d’abus  ? Comment limiter l’impact négatif d’une dépendance et favoriser le retour à une consommation maîtrisée ou à l’abstinence  ? Voilà les bonnes questions.

Le journal de l’association ASUD a été fondé en 1993 par le sociologue Abdallah Toufik et des usagers de drogues regroupés sur le modèle de l’autosupport hollandais, la Junkie bond. Son principal objectif était de lutter contre l’épidémie de SIDA chez les injecteurs de drogues en diffusant de l’information objective sur les bonnes pratiques de consommation et en militant pour une politique de réduction des risques (Rdr) alors quasi-inexistante en France.

Nous voulions déjà rétablir pleinement la citoyenneté de l’usager et défendre ses droits dans les institutions de santé et face aux autorités. Vaste programme encore inachevé. Pour y parvenir, nous avons toujours été soutenus financièrement par le ministère de la Santé et des organisations privées comme le Sidaction.

Depuis, l’accueil des usagers à bas seuil d’exigence comme l’échange de seringues et les médicaments de substitution aux opiacés ont démontré leur efficacité tant sur un plan sanitaire que social. La Rdr est maintenant entrée dans la législation française notamment par le Décret n° 2005-347 du 14 avril 2005. Avec les interventions en milieu festif, nous avons étendu notre champ d’action à d’autres pratiques que le shoot et à d’autres produits que les injectables, par exemple l’échange de paille pour sniffer, la Rdr du MDMA ou du cannabis.

La diffusion d’informations objectives, du matériel stérile et des conseils pratiques a permis de résorber la contamination par le VIH chez les injecteurs et diminuer les overdoses. Le bilan sanitaire en matière de drogues de la vague techno des années 90/2000 est bien moins dramatique que celui du rock des années 70/80 malgré une hausse sensible de la poly-consommation et de nombreux produits nouveaux. Notre Rdr est une politique de santé publique qui fonctionne, un exemple mondial de réussite.

Le journal d’ASUD (dernier numéro)

ASUD est une association nationale avec quatre antennes régionales (Evreux, Orléans, Marseille et Nîmes). Les antennes régionales du Sud sont des Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD), le bureau d’Orléans intervient principalement sur le festif.

Le bureau parisien s’occupe du journal, du site internet asud.org, de l’édition et de la diffusion de nos plaquettes d’information comme le manuel du shoot à moindre risque ou les carnets de Roule ta paille pour sniffer propre, de l’Observatoire du droit des usagers (ODU) dont je suis le coordinateur, de la représentation des usagers et du programme de réforme de la politique des drogues.

Nous pensons que la criminalisation et la stigmatisation multiplient inutilement les dommages de l’usage de drogues, l’hécatombe du Sida en apporte la preuve, la répression discriminatoire et l’incarcération sans résultats tangibles hormis la hausse des contaminations en sont une autre (voir la page 6 du rapport GCDP 2012 [PDF]). Nous pensons qu’une politique fondée sur des données scientifiques fiables de régulation publique du marché des drogues et de réduction des risques et des dommages liés à l’usage serait plus efficace que la prohibition et la war on drug.

Pour partager les dernières nouvelles de la planète drogues, pour échanger des expériences avec les riverains usagers de drogues (j’en connais), pour faire évoluer l’image des usagers auprès des autres riverains (j’en connais aussi) et des lecteurs qui ne commentent pas (ils devraient), pour penser contre soi avec les commentateurs hostiles et faire évoluer notre argumentation, nous voulons sortir du petit monde des usagers experts, des experts autoproclamés, des scientifiques et des autorités.

Inspiré par l’affaire Lance Armstrong, nous avons titré notre dernier numéro «  Dopage à tous les étages  ». Ces prochains jours, je vais publier les bonnes feuilles sur ce blog. Puis nous partirons en griller un dans un coffeeshop en mémoire de feu le Wietpass.

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